92.

— L’astrolabe carolingien aurait été construit aux alentours de 980, et il est probablement d’origine catalane : les noms en capitales romaines gravés dessus sont dans une épigraphie proche de certains manuscrits catalans du Xe siècle. Il nous a été légué en 1983 par un collectionneur qui, lui-même, l’avait acquis en 1961 auprès d’un antiquaire parisien. L’antiquaire l’aurait quant à lui acheté à un collectionneur espagnol dans le sud de la France. Il nous a été impossible de remonter plus loin en arrière et donc de savoir s’il s’agissait en effet de celui rapporté à Reims par Gerbert d’Aurillac, bien que certains historiens l’aient supposé. Étant donné plusieurs curiosités que comporte cet astrolabe – les index le long de l’araignée ne sont pas justes et aucun nom d’étoile n’y est inscrit, ce qui le rend partiellement inutilisable –, il est fort probable qu’il ait été réalisé en Espagne musulmane, mais que les inscriptions aient été gravées plus tard, après qu’il a été apporté en Occident chrétien.

Ari, Iris et Krysztov écoutèrent attentivement leur interlocuteur en traversant le musée de l’Institut du monde arabe. Ils passèrent devant les manuscrits et objets anciens exposés derrière les hautes vitrines puis descendirent à l’étage inférieur où étaient conservés les nombreux astrolabes.

Mackenzie reconnut d’emblée le premier qui était exposé. C’était très précisément celui dessiné, huit siècles plus tôt, par Villard de Honnecourt. Il comportait en effet de nombreuses inscriptions qui n’étaient pas sur le carré de Paul.

La magnifique pièce en laiton, d’une quinzaine de centimètres de haut, était presque intacte, avec son araignée mobile et ses tympans. Pendue derrière une vitrine, elle brillait comme un trésor inaccessible.

Ari, un sourire aux lèvres, serra le bras d’Iris. Il y avait quelque chose de merveilleux à penser que cet objet du Xe siècle avait traversé le temps et se retrouvait là, sous leurs yeux, comme un clin d’œil de l’histoire, un rébus adressé par les peuples de jadis.

Il sortit la photocopie de sa poche et la compara avec l’astrolabe. Puis il se tourna vers le responsable des collections du musée.

— Excusez-moi, cela vous dérangerait de faire pivoter l’araignée pour mettre l’astrolabe dans la même position que sur ce dessin ?

L’homme hésita, mais finit toutefois par sortir une clef de sa poche et ouvrit la vitrine. Délicatement, il fit tourner la pièce mobile jusqu’à ce qu’elle se trouve exactement dans l’inclinaison dessinée par Villard.

Ari le remercia. Il n’y avait pas le moindre doute possible. C’était, en dehors des inscriptions, très exactement le même objet. En outre, il reconnut aisément, à l’endroit où Villard avait dessiné les différentes phases de la lune, les lettres romaines qui avaient servi à crypter les villes en haut de chaque page. Au détail près, c’était strictement la même écriture. Il lut les mots alignés là, « CANC, LE–O, VIRGVO, LIBRA, SCORPIO, SAGITARIVS », et distingua les paires de lettres qui devaient correspondre à celles écrites par Villard. Il comprit alors comment il allait devoir procéder pour traduire le message crypté. Il était impatient de rentrer chez lui.

— Vous permettez que je prenne une photo avec mon téléphone portable ?

— J’ai des photos de bonne qualité…

— Non, je voudrais juste faire une photo de l’astrolabe dans cette position-là.

— Comme vous voulez.

Ari fit plusieurs clichés, par sécurité, et remercia vivement le responsable des collections.

— Vous n’avez besoin de rien d’autre ? s’étonna l’homme en voyant les policiers pressés de partir.

— Merci, nous avons trouvé ce que nous cherchions.

Leur interlocuteur ne pouvait évidemment pas comprendre l’importance de ce qu’ils venaient de découvrir. Il referma la vitrine, quelque peu désappointé, puis les raccompagna jusqu’à la sortie de l’IMA.

Ari, Iris et Krysztov récupérèrent leur arme et retournèrent d’un pas rapide jusqu’à la BMW garée deux rues plus loin.

Sur le trajet du retour, Iris ne put s’empêcher de regarder plusieurs fois les photos sur le téléphone d’Ari.

— C’est absolument génial, non ? ne cessait-elle de répéter.

— On a eu un coup de bol incroyable, s’amusa Ari.

— En même temps, tu as vu le nombre d’astrolabes qu’ils ont ? L’IMA doit posséder la plus belle collection de France. La probabilité pour qu’on y trouve le nôtre était finalement assez élevée.

— N’empêche, on a eu du bol, et toi, tu as eu du nez ! Je suis impatient de rentrer. Avec ces photos, je pense qu’on devrait pouvoir comprendre le cryptage les titres en haut des pages.

— Tu crois ? Mais on sait déjà ce qu’ils signifient, les titres… Ce sont les noms des villes.

— Oui, mais il faut raisonner à l’envers. Le message qu’il faut décrypter, ce n’est pas celui sur les pages. C’est celui sur l’astrolabe ! C’est ça qui est extraordinaire ! Villard de Honnecourt était un vrai génie !

— Je suis pas sûre de comprendre…

— Si je ne me trompe pas, les lettres en haut des pages vont nous permettre de transformer ce qui est écrit sur l’astrolabe, à l’endroit où Villard, lui, a mis ses petites lunes, et de découvrir un message. En gros, on ne peut décrypter le code de Villard de Honnecourt sans voir l’astrolabe tel qu’il est réellement. C’est un niveau de sécurité supplémentaire qu’il a ajouté à son cryptage…

— Tu veux dire que si l’astrolabe avait disparu, on n’aurait jamais pu comprendre le secret de Villard ?

— Exactement. Ou alors il aurait fallu en trouver une reproduction fidèle.

Ils furent bientôt de retour chez Ari, rue de la Roquette. À peine entrés dans l’appartement, ils se précipitèrent vers la table et étalèrent les six pages du carnet de Villard devant eux, tout en regardant l’une des photos prises par Ari sur son téléphone portable. Zalewski, visiblement, commençait à y prendre goût.

— Alors ? demanda Iris. Comment crois-tu que cela fonctionne ?

— Regardez bien. Villard nous dit de « suivre la marche de la lune à travers les villes de France et d’ailleurs ». Je pense que cela signifie qu’il faut regarder sur l’astrolabe ce qui est écrit à l’endroit où Villard, lui, a dessiné les phases de la lune. À savoir, juste ces six mots-là : « CANC, LE–O, VIRGVO, LIBRA, SCORPIO, SAGITARIUS ». Il faut ensuite prendre toutes ces lettres deux par deux, les retrouver dans les titres des six pages, et les remplacer par la lettre de la ville correspondante…

— Quoi ? Je ne comprends rien, balbutia Iris.

— Mais si ! Regarde. Chaque titre crypté sur les pages de Villard correspond à une ville.

Il lui montra les correspondances sur le papier.

 

« LE OG SA VI CI RR BR PB » = LAUSANNE

« LE RP – O VI SA » = REIMS

« RI RP BR LE AS – O VS VI » = CHARTRES

« AS VS NC TA RI VO » = FIGEAC

« RI NC TA BR CA IO VO LI – O » = VAUCELLES

« BR SA CO GI LI LE RG VO RP » = PORTOSERA

— En somme, on a des paires de lettres qui symbolisent, chacune, une seule lettre. Dans la première page, LE correspond au L de Lausanne, OG correspond au A, etc.

— Et donc ?

— Donc, les mots CANC, LE–O, VIRGVO, LIBRA, SCORPIO, SAGITARIUS qui sont sur l’astrolabe, on les divise en groupe de deux lettres, ce qui donne CA NC LE – O VI RG VO LI BR AS CO RP IP SA GI TA RI VS. Il ne reste plus qu’à remplacer chacune de ces paires de lettres en regardant à quoi elles correspondent dans les pages de Villard. Tu comprends ?

— Euh… À peu près… Vous comprenez, vous ? demanda-t-elle à Zalewski.

— Je crois, oui.

— Alors, regardez, la première paire de lettres sur l’astrolabe est CA. Dans les pages de Villard, la première occurrence de CA correspond à la cinquième lettre de Vaucelles. Donc à un E. On en déduit que CA = E.

— OK… Et donc…

— Donc, il suffit de continuer…

Ari prit un stylo et traduisit, deux par deux, les lettres sur son carnet.

 

CA = E

NC = G

LE = L

— O = I

VI = S

RG = E

VO = C

LI = E

BR = N

AS = T

CO = R

RP = E

IP = L

SA = U

GI = T

TA = E

RI = C

US = E

 

— Ça fonctionne ! Ça fait « EGLISE CENTRE LUTECE », s’émerveilla Iris.

— Oui. Et à votre avis, qu’est-ce que c’est, « église centre Lutèce » ?

— Notre-Dame ? suggéra le garde du corps.

Ari approuva en souriant.

— Il y a des chances, en effet. C’est étonnant que ce soit en français alors que tout le reste de ses carnets est en picard.

— Sans doute voulait-il que cela soit plus universel.

— Oui, sans doute.

— Mais alors ça veut dire quoi ? demanda Iris, excitée comme un enfant. Qu’il y a un trésor caché à Notre-Dame ?

Ari éclata de rire.

— Non ! D’abord je te signale qu’il ne s’agit pas d’un trésor, mais d’une « entrée oubliée, connue seule des grands anciens du monde grec, et qui permet de visiter l’intérieur de la terre ». Tel est le secret que veut nous livrer Villard de Honnecourt.

— L’entrée de la Terre creuse ?

— C’est en tout cas ce que semblaient croire les membres de la confrérie du Vril.

— Et elle serait sous Notre-Dame ?

— Non, je ne pense pas. Relis le texte de Villard : « Pour bien commencer, tu devras suivre la marche de la lune à travers les villes de France et d’ailleurs. Alors tu prendras la mesure pour prendre le bon chemin. Tu feras 56 vers l’occident. Tu feras 112 vers le méridien. Tu feras 25 vers l’orient. Si tu as bien pris la mesure du Grand Châtelet, aux pieds du saint tu trouveras ce passage oublié, mais prends garde car il est des portes qu’il vaut mieux n’ouvrir jamais. » Si l’on comprend bien son texte, « EGLISE CENTRE LUTECE », ce n’est que le point de départ, pas le point d’arrivée. Ensuite, il faut suivre son jeu de piste, sans doute en partant de Notre-Dame. Faire 56 vers l’occident, etc.

— 56 quoi ? Mètres ?

— Bonne question. Il ne nous donne pas l’unité de mesure… Mais sur la sixième page – celle que n’ont jamais eue les membres du Vril, ce qui explique sans doute qu’ils ne pouvaient trouver la solution –, il mentionne « la mesure du Grand Châtelet ».

— Qu’est-ce que ça veut dire ?

— Je n’en ai pas la moindre idée, ma belle.

— Il faudrait savoir combien mesurait le Grand Châtelet ?

— Ça me paraît un peu étrange, mais pourquoi pas ?

— Tu crois que tu aurais cette information ici, ou bien on va chez moi chercher sur le Net ?

Ari fronça les sourcils.

— Ah ! Vous m’agacez, tous, avec le Net ! On va chercher dans mes encyclopédies, un point, c’est tout ! Tu crois qu’il avait Internet, Villard de Honnecourt ?

Iris haussa les yeux au plafond, puis elle se leva chercher les volumes correspondant dans le placard d’Ari. Ils se répartirent tous trois les différents titres et lurent chacun dans leur coin.

— Je ne vois nulle part la taille du Grand Châtelet… Est-ce qu’on est bien sûr qu’il s’agit du bâtiment qui était à Paris ?

— Étant donné sa proximité avec Notre-Dame, il y a de fortes chances, oui. Allez, cherchez encore !

Ils plongèrent à nouveau le nez dans les livres. Soudain, Mackenzie poussa un cri de victoire.

— J’ai trouvé !

— Quoi ?

— Ce n’est pas la taille du Grand Châtelet !

— C’est quoi alors ?

— Écoutez ça : « En France, la toise était surtout utilisée pour mesurer la taille humaine – d’où l’expression “passer sous la toise”. Elle était matérialisée à Paris, depuis Charlemagne, par une barre de fer fixée dans le mur du Grand Châtelet et portant deux ergots. » En gros, il y avait sur un mur du Châtelet un étalon qui définissait la hauteur d’une toise. Ce que Villard appelle « la mesure du Grand Châtelet », c’est donc la toise !

— Et ça mesure combien, une toise ? demanda Zalewski.

— Six pieds. Un pied mesurant trente centimètres, une toise fait donc environ un mètre quatre-vingts.

— Il faut donc multiplier les chiffres donnés par Villard par un mètre quatre-vingts ?

— Je pense, oui. Ce qui voudrait dire que, en partant de Notre-Dame, il faut faire, euh…

Ari griffonna plusieurs opérations sur un morceau de papier.

— En arrondissant : 100 mètres vers l’ouest, 200 mètres vers le sud puis 45 mètres vers l’est.

— Donc, ce que nous cherchons n’est pas à Notre-Dame, mais à quelques centaines de mètres de là, conclut Iris. Tu as une carte de Paris qu’on essaie de voir à peu près où ça nous mène ?

— Bien sûr ! Ici même, répliqua Ari en tournant les pages de son encyclopédie.

Il prit une règle et calcula les distances à l’échelle de la carte.

— Regardez, cela nous fait traverser le parvis de Notre-Dame jusqu’au Petit Pont, puis traverser la Seine, et arriver devant…

— L’église Saint-Julien-le-Pauvre ! s’exclama Iris, de plus en plus excitée.

— « Si tu as bien pris la mesure du Grand Châtelet, aux pieds du saint tu trouveras ce passage oublié. » Aux pieds du saint… Il parle donc de saint Julien le Pauvre.

— Tu crois que cette église existait du temps de Villard ?

— On va vérifier tout de suite.

Ari tourna à nouveau les pages de son encyclopédie.

— Alors… « L’église Saint-Julien le Pauvre, sise square Viviani à Paris, occupe l’emplacement d’un ancien oratoire du VIe siècle, bâti sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. » Tiens, tiens… « Reconstruite au Xe siècle, elle fut accompagnée d’un hospice pour pèlerins et voyageurs sans le sou. Au XVIIe siècle, le bâtiment était si endommagé qu’il fut en partie démoli. Servant de grenier à sel pendant la Révolution, l’église fut rénovée et affectée au culte catholique grec melkite à la fin du XIXe siècle. » Bref, elle existait bien au temps de Villard de Honnecourt. Et vous, qu’est-ce que vous avez ?

Iris et Krysztov cherchèrent un instant dans leurs différents volumes pendant qu’Ari prenait des notes sur son carnet.

— Voilà ce que j’ai trouvé, annonça le garde du corps. « L’église Saint-Julien-le-Pauvre a été construite au Xe siècle après que les Normands eurent détruit, lors de leur invasion de 886, l’oratoire qui se trouvait en ce lieu. Située square Viviani en bordure de la Seine, elle est reliée à Notre-Dame-de-Paris par le pont au Double. Vers 1120, Saint-Julien-le-Pauvre est confiée à l’abbaye bénédictine de Longpont qui la reconstruit entre 1170 et 1225. L’Hôtel-Dieu en fait une chapelle de réunion dépendant de Saint-Séverin de 1655 à la Révolution et l’église ne retrouve sa fonction religieuse qu’en 1826. Aujourd’hui, on peut admirer les deux types architecturaux de ses reconstructions successives : gothique et roman. Les bas-côtés ont conservé leurs voûtes gothiques et les chapiteaux des deux piliers du chœur sont ornés de feuillages et de figures de harpies aux ailes déployées, similaires à ceux de Notre-Dame-de-Paris et de Saint-Germain-des-Prés. Un puits à armature de fer, dit miraculeux, et qui était autrefois situé à l’intérieur de l’église, est adossé au portail. »

Ari releva la tête, en haussant un sourcil intrigué.

— Qu’est-ce que c’est que cette histoire de puits miraculeux ?

Krysztov sourit.

— J’en sais rien. C’est ce qui est écrit.

— Il faut absolument qu’on aille voir ça.

— Maintenant ? demanda Iris.

— Pourquoi pas ? T’as mieux à faire ?

— Moi ? Non. Et vous, Krysztov ?

— Bah… C’est dimanche.

— Alors allons-y !

Ils rangèrent les affaires sur la table et retournèrent dans la BMW, direction le cœur de Paris.

La nuit hivernale commençait à tomber sur la capitale, noire et glaciale. Les vieux monuments se coloraient de lueurs orangées alors qu’une brume légère glissait sur la Seine. Ils se garèrent dans un parking souterrain près de Notre-Dame.

— On essaie de faire le trajet de Villard ? proposa Iris alors qu’ils arrivaient sur l’immense parvis éclairé de la cathédrale.

— Si tu veux. Mais ça risque d’être très approximatif.

Ils se placèrent tous trois devant le portail de Notre-Dame et marchèrent en direction de l’ouest. Iris compta un peu moins de cent pas et ils arrivèrent à la perpendiculaire du Petit Pont.

— Je suppose qu’on doit traverser ? dit-elle de sa voix fluette.

— Allons-y.

Ils se mirent en route vers le sud, traversèrent la Seine et arrivèrent rue Saint-Jacques. Iris compta près de deux cents pas et ils arrivèrent à l’angle de la rue qui menait à l’église Saint-Julien-le-Pauvre.

— Si nous ne nous sommes pas trompés, il devrait y avoir environ quarante-cinq pas jusqu’à l’église, expliqua Ari.

Ils partirent vers l’est et se retrouvèrent, en effet, au quarante-cinquième pas, juste devant la petite église biscornue.

Ce fut un instant magique.

Il y avait quelque chose de poétique, de merveilleux dans leur découverte. À l’ombre de l’immense cathédrale, qui se dressait fièrement de l’autre côté de la Seine, cette petite église discrète renfermait donc le fameux secret de Villard de Honnecourt. Ils ne le savaient pas vraiment encore lequel, mais une chose était sûre : ici s’achevait le parcours des six pages perdues de ses carnets. À Saint-Julien-le-Pauvre, loin des regards tournés vers la splendide Notre-Dame. Tous les jours, des milliers de personnes passaient devant cette église sans savoir que, peut-être, une porte dérobée s’y trouvait cachée depuis des siècles.

Pendant tout ce temps, une loge compagnonnique avait caché ce que Villard considérait comme son plus grand et plus dangereux secret. « Villard de Honnecourt, alors, te livrera son plus grand savoir car il est un point de la terre où se cache une entrée oubliée, connue seule des grands anciens du monde grec, et qui permet de visiter l’intérieur de la terre. »

L’église avait en elle-même un caractère de peu ordinaire. Mélange de ruines, mélange de genres, elle ne ressemblait à aucune autre de la capitale et elle avait les dimensions modestes d’une petite paroisse de campagne. Séparé de la rue par une grille noire, le parvis faisait penser à une discrète cour parisienne. Sur la gauche, dépassant de la façade, un vestige de l’ancien porche gothique aujourd’hui disparu se dressait, anachronique, comme la proue d’un bateau qui déséquilibrait l’ensemble. La façade, plus récente, blanche et lisse, était surmontée d’un fronton triangulaire et flanquée de pilastres doriques. Côté nord, le mur était renforcé par cinq contreforts unis, et côté sud s’élevait une tourelle où se nichait le clocher.

À cette heure, la grille qui donnait sur le petit parvis était fermée. Une camionnette était garée à l’intérieur, mais on devinait derrière elle, à droite du portail, un ancien puits en pierre, recouvert d’une grille en fer rouillé.

À gauche de l’entrée, un panneau de la Ville de Paris retraçait l’histoire de l’église et mentionnait, lui aussi, l’existence de ce puits « miraculeux ».

Ari fit un pas en arrière. À en juger par la position de l’ancienne façade, presque entièrement détruite, on devinait qu’une partie de ce qui était jadis à l’intérieur des murs se trouvait à présent à l’extérieur. Et c’était notamment le cas de ce fameux puits qu’Iris, Ari et Krysztov épiaient sur la pointe des pieds, médusés.

— Tu crois… tu crois que Villard parlait de ce puits ? murmura Iris en se penchant vers son ami.

— En tout cas, un puits, c’est une entrée vers le monde souterrain. Et il dénote un peu, ce puits. Qu’est-ce qu’il faisait au milieu d’une église ? Pourquoi avait-il la réputation d’être miraculeux ?

— Oui. Cela fait bizarre de se dire qu’à une époque il était à l’intérieur, puis qu’on a ensuite reconstruit la façade en retrait… comme si on avait voulu qu’il soit mis dehors.

— Dommage que ce soit fermé. Je serais bien allé voir de plus près.

Ari jeta un coup d’œil autour d’eux. Personne. Il s’agrippa à un pic, se hissa vers le haut de la grille et passa par-dessus.

— Vous venez ?

— T’es sûr ?

— Allez ! Dépêchez-vous !

Zalewski aida Iris à enjamber la grille puis les rejoignit sur le parvis. Ils se précipitèrent derrière la camionnette pour se mettre à l’abri des regards et inspecter le puits de plus près.

— Il est complètement bouché par de la terre, chuchota Ari. Regardez : il y a même de l’herbe qui a poussé. Ça doit faire des siècles que ce puits n’a pas été ouvert.

— Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Iris.

— Comment ça, qu’est-ce qu’on fait ?

— Eh ben je sais pas… T’as pas envie de voir à l’intérieur, toi ?

Ari écarquilla les yeux.

— T’es folle ou quoi ? Madame hésite à passer par-dessus une grille, et maintenant elle voudrait entrer dans un puits ?

— Justement ! Puisqu’on est là, ce serait idiot de ne pas regarder !

— Mais, enfin, Iris ! Ce puits est rempli de terre ! On ne va pas se mettre à creuser comme ça, au beau milieu de Paris ! C’est pas très discret ! Et puis il nous faudrait des outils. De quoi ouvrir la grille, et de quoi creuser…

Iris fit une moue pensive.

— On n’a qu’à revenir un peu plus tard quand il y aura moins de monde… Krysztov, vous avez sûrement des outils dans votre voiture ?

— Je dois pouvoir trouver ça.

— Par moments, je me demande si tu n’es pas encore plus dingue que moi, lança Ari, amusé.

— Allez, on y va !

— Regardez, appela Zalewski en passant à droite du puits, pas besoin d’escalader la grille, il y a une ouverture ici, entre la barrière et le mur !

Ils se faufilèrent au milieu des arbres et sortirent discrètement dans la rue, comme trois garnements qui faisaient l’école buissonnière. Puis ils retournèrent vers le parking souterrain.

 

Le rasoir d'Ockham
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